Vous avez dit RPS ?

Publié le par aqm-ressources

 

C’est un acronyme à la mode : tout le monde en parle et se questionne sur le sujet. Chacun a son avis, sa conviction et pense savoir comment les traiter.

 

 

Pénibilité ?

Nous avons mis plus de 30 ans à identifier et définir le principe de pénibilité, et cela n’est pas fini. Il suffit de voir le sujet revenir régulièrement dans les débats sociologiques et politiques pour s’en persuader.

 

La pénibilité reste attachée, dans les esprits, à un travail physique, difficile, qui met en danger l’intégrité physique et la santé des collaborateurs. Il semblerait qu’elle soit plus particulièrement présente dans certains secteurs d’activités : secteur primaire (agriculture, …), secteur industriel (industrie lourde, métallurgie, manutention …), secteur des transports (route, ferré, …). Elle se traduit fréquemment par des troubles musculo-squelettiques et par des maladies graves, pouvant aboutir à un handicap.

Heureusement les débats ont permis de faire progresser les conditions de travail dans le sens d’un mieux être physique et d’une vigilance plus grande quant à la santé physique des collaborateurs.

 

 

Risques Psycho-Sociaux ??

Le monde change. La société devient moins industrielle et plus tertiaire. Les métiers se transforment. La question de la pénibilité ne se pose plus de la même manière : une nouvelle notion émerge avec les Risques Psycho-Sociaux.

 

La notion de RPS tend à prendre en compte l’ensemble des éléments internes et externes qui peuvent influencer la santé mentale et psychologique d’un collaborateur : stress, pression, harcèlement, déprime, humiliation …. A la notion de pénibilité physique vient donc s’ajouter une dimension morale et psychologique.

Force est d’abord de constater que l’on se trouve face à un vide juridique. Des accords ont bien été conclus entre les partenaires sociaux. Mais la notion même de RPS n’est pas définie dans le Code du Tra      vail, ce qui ouvre la porte à une multiplicité d’interprétations. Néanmoins, les RPS pourraient se définir comme un mal-être, une souffrance, souvent d’origine mentale / psychologique, qui aurait des répercussions sur la santé physique d’un individu.

Les risques psycho-sociaux seraient donc déclenchés par de multiples facteurs différents :

Individuel : organisation et autonomie au travail, degré d’exigence, adéquation avec les compétences, injonctions contradictoires, disponibilité des ressources,. ;

Relationnel : interaction avec les collègues, supérieurs et subordonnés, reconnaissance, harcèlement, …

Organisationnel : équilibre vie professionnelle – vie privée, adéquation avec les valeurs, culture, possibilité d’évolution, restructuration, réorganisation

Sociologique : changement, insécurité, éducation, …

 

 

Bien-Être au travail ?!?

Les RPS – Risques Psycho-Sociaux compliquent sérieusement les choses. Le terme Stress est généralement utilisé, englobant des concepts et des idées variées, alors même que le stress n’est que l’une des manifestations de RPS. Il s’avère déjà difficile d’identifier les éléments de stress à l’intérieur de l’entreprise ; alors comment prendre en plus en considération les éléments propres à la vie personnelle du collaborateur ? Car on se trouve précisément à l’intersection entre l’individu et l’organisation, entre la vie personnelle et la vie professionnelle.

L’intérêt des RPS est de nous obliger à porter un regard différent sur l’entreprise et le travail. Dans la course au temps, à la performance, face à la pression de l’urgence et aux sollicitations importunes des nouveaux outils de travail (PDA, smartphone et autres outils modernes de communication), le sujet nécessite de se poser et de prendre le temps d’y réfléchir. C’est là son plus grand mérite, à mon sens.

 

Ce qui me gêne le plus dans les débats actuels autour des Risques Psycho-Sociaux, c’est que le sujet est abordé sous un angle négatif. On parle de risques, voire même on cherche à les débusquer. A trop vouloir les traiter, ne va-t-on pas finir par en créer là où il n’y en a pas ? N’est-ce pas ouvrir la porte à des dérives, de type manipulation ?

Car tous ces facteurs de stress, pression, … ne sont pas forcément nocifs, bien au contraire. Une certaine tension positive est nécessaire pour être performant au travail, pour atteindre l’état de Flow, de Bien Être, c'est-à-dire le juste équilibre de tension qui pousse à agir, à évoluer, à avancer. C’est comme pour un ressort ou un élastique : trop peu de tension, c’est mou ; trop de tension, cela casse. Tout l’art est de trouver et maintenir la bonne tension. Cet art délicat caractérise un bon manager et offre généralement aux entreprises qui le privilégient performance et longévité.

 


IMG 0666 2 Alors RPS :
nouvelle Raison de Psycho-papouille Somatico-récurrente ?

Je préfère de loin la notion de Bien Etre au travail, qui traduit cette idée de tension, d’équilibre positif. Elle ouvre une perspective constructive et apporte également une dimension spirituelle. Elle s’inscrit résolument dans un axe d’amélioration, un souci de mieux être, de prise en compte de l’individu. Bref, elle s’inscrit résolument dans le positif, dans une boucle vertueuse de croissance.

Prendre en compte la dimension psychologique d’un collaborateur dans son travail est certes une avancée. Alors attachons-nous à quitter la boucle périlleuse des RPS pour retrouver une boucle plus vertueuse avec le Bien Être au travail.

 

 

Publié dans Ressources Humaines

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